Un des faits qui étonnent le plus aujourd'hui c'est la découverte du niveau honteux qu'a atteint la langue française. Comment peut-on faire semblant de s'aviser que l'école n'enseigne plus rien ? Depuis des décennies, de partout, s'élèvent des voix qui s'alarment du fiasco de l'enseignement. Toujours, il y a eu dans Le Monde et ailleurs des réponses qui expliquaient que pas du tout... qu'il ne fallait pas juger avec de vieux préjugés, etc. Tous les vieux refrains ont été chantés contre les mises en garde.
Un exercice simple, comme la comparaison entre des annales du brevet il y a quarante ans et du brevet aujourd'hui suffit à renseigner. On ne fait plus redoubler personne sous prétexte que tous les élèves qui ont échoué au bac sont des personnes qui ont redoublé au moins une fois une classe. On a déjà parlé ici ailleurs de ce honteux argument.
Dans cette affaire, le drame est double : la France chute par manque de préparation de ses enfants, et la population d'origine immigrée se retrouve à l'abandon par un laisser aller généralisé. Oui, l'école tient du dressage. Oui, nos élèves doivent y apprendre à apprendre avec méthode, rigueur. Et on ne peut apprendre et progresse que si on sait lire en comprenant ce qu'on lit. Inutile d'apprendre l'anglais dans les petites classes. Priorité : lire, écrire, compter. Monsieur Chevènement s'était fait traiter de fasciste pour l'avoir dit. Il avait pourtant raison.
