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     L'expression "un changement de civilisation" a été employée par la Garde des sceaux à propos de la loi sur "le mariage pour tous", en défendant cette proposition. Monsieur Gaino a eu beau jeu de lui rétorquer qu'un ministre n'a pas l'autorité pour imposer une autre civilistion à la France. Cela est vrai, mais il nous semble que c'est un peu jouer sur les mots comparativement à de réels changements de société ou plutôt de civilisation qui se font en ce moment sans qu'aucune loi ait été votée, encore moins un référendum.

     1) Le changment de population. On emble avoir mis le peuple français devant un fait accompli. Si on ouvre la bouche, on se fait traiter de raciste, et si dans une réunion publique quelqu'un se plaint, on lui rétorque que c'est trop tard pour apporter quelque remède, il faut s'y faire...

     2) Le changement de langue. D'une portée beaucoup plus grande, ce changement n'est pas encore ouvertement déclaré. On se souvient de monsiuer Attali nous répondant : parler anglais n'empêche pas de parler français. Monsiuer Gaino n'a pas l'air de s'en soucier, non plus que la Garde des sceaux, non plus que le ministre des affaires étrangères. Du chef de l'état, on se sait pas l'opinion sur la question. On jugera aux actes.

     A propos d'un article paru le 4 décembre dans le Monde, Jean Hourcade envoie au jouranl un commentaire du 18 décembre dont voici un petit extrait :

     "Les moyens ont été réduits dans tout le réseau des instituts et la diffusion culturelle n'a même plus de direction consacrée aux affaires étrangères. Dans le même temps, les instituts Confucius et Cervantès se mutiplient et nos médias diffusent à longueur de journée des films ou des séries américaines bradées, qui conditionnent nos enfants à la pensée unique made in USA."

     Jean Hourcade a raison. Il aurait dû ajouter que nos gouvernants ont eux mêmes été formés à la pensée américiane et au mépris de ce qui est français, à la pensée dominante que la France ne peut rien et qu'elle doit se laisser conduire sur l'océan européen, voir occidental dans lequel la langue française n'existe pas..

     Le Débat, sur LCP, traitait de l'ambition architecturale de la France pendant la 5ème République. Il y a donc été question de la volonté des présidents de marquer leur époque en laissant un monument : Pompidou, le fameux "centre" ; Giscard d'Estaing, le musée d'Orsay ; Mitterrand Le ministère des Finances, la Grande Bibliothèque... Chirac le musée du quai Branly.

     A cette occasion, il a été abordé une question capitale, celle de "la grandeur de la France", thème cher au Général, poursuivi à sa manière par Pompidou, légèrement sabotée par Giscard, reprise par Mitterrand, dans le discours sinon par des actes, thème encore évoqué par Chirac, par nécessité de retenir les gaullistes en périodes électorale, enfin quasiment abandonné par les Sarkosy et Hollande.

     Et comment ce thème pourrait-il encore être évoqué alors que la France est ouvertement soumise à une autorité qu'elle déclare supérieure à elle ? L'historien du débat parlait de la Francophonie, joyau quasiment ignoré par la France, très volontairement, sous prétexte, dit-il, d'éviter d'être soupçonnée de colonialisme. C'est être indulgent avec les politiques de tout parti que de le dire. La France a tout simplement abandonné sa langue. Preuve en est, la célèbre formule d'un ministre des affaires étrangères : l'anglais est l'avenir de la francophonie.

     Le débat se termine sur une note à la fois rafraîchissante et inquiétante. C'est l'architecte de Bercy qui la prononce: "Le plus beau monument de la France, c'est la langue française." L'éclat de cette sentence a quelque chose qui fait vibrer. Ce qui inquiète, c'est que la formule pourrait tout aussi bien mettre la langue dans le formol, comme font les encrevés.

     On savait déjà que monsieur Hollande parlait anglais avec un grand nombre de personnes. On voit maintenent qu'il s'exprime en anglais en public, et bien mal à propos.

     L'Union européenne a reçu le prix Nobel de la paix, bien que "l'Europe se renie" dans sa politique au moyen orient. Qu'elle a la ùanie d'aller faire des guerre de ci de là. Bref, une magouille de plus.

     Mais on sait qu'à cette distribution de prix, on ne parle qu'anglais, même s'il est question d'Europe. Le Président de la République Française ne devait-il pas faire sa déclaration en français plutôt d'adhérer à l'idée que l'Europe est un pays anglophone ? Il a manqué à son devoir sacré.

     Dans son livre : "Candidats, répondez !" paru pendant la campagne présidentielle, monsieur Attali avait consacré une page à la langue française. Comme tous ses articles, il en consacrait une partie à une thèse, une seconde partie à la thèse opposée.

     En faveur d'une action vigoureuse de défense de la langue française, il plaidait pour que la France porte une attention paticulière aux pays francophones de sorte qu'ils ne se détournenet pas de notre bien commun. Dans une deuxième partie il montrait le point de vue de ceux qui était opposés à ce que la France s'intéresse à sa langue parce que les Africains "francophones" étaient trop pauvres pour être nos clients, etc... Comme il finissait sur cette opinion, on avait l'impression qu'il s'agissait là de son point de vue, impression qui se confirmait par ce qui est dit dans son "Rapport" où on peut lire qu'un petit Français entrant en sixième doit déjà parler l'anglais. Autant dire que nous ne portions pas monsieur Attali dans notre coeur.

     Il vient de livrer dans une récente intervue une opinion qui nuance ses propos. Il affirme qu'il est très en faveur de la Francophonie, qui est un grand atout pour la France. On aimerait pourtant savoir ce qu'il pense de la piteuse phrase de Kouchner : "l'anglais est  l'avenir de la francophonie." Inutile de dire que le journaliste n'a pas posé la question.